Véritable stratégie d’intervention pour sécuriser le parcours de soins, la conciliation médicamenteuse répond aux enjeux de l’amélioration de la qualité des soins et du renforcement du lien ville-hôpital, tout en rendant le patient acteur de sa santé.⁽¹⁾

Telle que définie par la haute autorité de santé (HAS), la conciliation médicamenteuse est une démarche de prévention ou de correction des erreurs médicamenteuses qui favorise la transmission d’informations complètes et exactes sur les médicaments du patient, entre professionnels de santé, aux points de transition que sont l’admission, la sortie et les transferts.⁽²⁾

Ses objectifs sont de⁽³⁾ :

• Sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient tout au long de son parcours de soins,
   
• Optimiser et structurer les interactions des acteurs de santé autour de la prise en charge médicamenteuse,
   
• Améliorer la connaissance du patient concernant ses traitements et son observance.

Les activités de conciliation médicamenteuse sont parties intégrantes d’un processus standardisé organisé en 4 grandes étapes⁽¹⁾ :

1. Le recueil des informations du patient lors de son admission,
2. La synthèse des informations sous forme de bilan médicamenteux,
3. La validation de la fiabilité du bilan médicamenteux,
4. Le partage et l’exploitation du bilan médicamenteux.

Les acteurs, les objectifs et les modalités de chacune de ces étapes sont détaillées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Les 4 étapes de la conciliation médicamenteuse⁽¹⁾

En pratique, deux cas de figure existent :

• La conciliation médicamenteuse proactive : le bilan médicamenteux est effectué avant qu’une prescription soit réalisée et est pris en compte par le prescripteur lors de la rédaction de l’ordonnance hospitalière. Toute décision de changement de médicament doit être documentée.⁽¹⁾
• La conciliation médicamenteuse rétroactive : le bilan médicamenteux est établi après la réalisation de la prescription et sera comparé à la prescription en cours. Les éventuelles divergences sont prises en compte par le prescripteur lors de la rédaction d’une nouvelle ordonnance. Toute décision de changement de médicament doit être documentée.⁽¹⁾

Différents outils existent pour assister les équipes dans le déploiement de la conciliation médicamenteuse au sein de l’établissement de santé :

• Un outil permettant d’évaluer l’activité de conciliation médicamenteuse est mis à disposition par l’agence nationale de la performance sanitaire et médicosociale (ANAP).⁽⁴⁾ Cet autodiagnostic sert à accompagner les différents acteurs dans la mise en œuvre de la conciliation médicamenteuse et à établir les priorités d’amélioration afin de sécuriser le processus.⁽⁵⁾
• La fiche de recueil des informations par source pour concilier de l’HAS, liste les différents médicaments du patient en fonction de chaque source d’information et permet de prouver que la conciliation médicamenteuse a été effectuée pour un patient donné.^(1,2)
• Le guide d’entretien du patient à l’admission en établissement de santé pour l’obtention du bilan médicamenteux optimisé, établi par l’HAS, permet d’optimiser le temps d’échange avec le patient, précieuse source d’information pour l’élaboration de la liste des médicaments pris.⁽²⁾
• La fiche de conciliation des traitements médicamenteux à l’admission de l’HAS comprend le bilan médicamenteux et la prescription en cours. Ce document atteste de la réalisation aboutie de la conciliation médicamenteuse pour un patient donné.^(1,2)
• Le volet médicamenteux de la lettre de liaison à la sortie, établi par l’HAS, fait figurer le bilan médicamenteux ainsi que la liste des médicaments à prendre (poursuivis, modifiés et/ou ajoutés) à la sortie d’hospitalisation du patient.⁽⁶⁾