
Ménopause précoce et risque cardiovasculaire
Le terme « ménopause précoce » est utilisé lorsque la ménopause survient avant 40 ans(1). Si elle reste assez rare, elle peut toutefois avoir des répercussions sur la santé, puisqu’elle est associée à un risque accru d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires(2). L’information des patientes est essentielle pour bien vivre ces changements tout à fait naturels mais dont, parfois, la précocité impose de suivre un traitement adapté. Comment prendre en charge ces symptômes naturels mais parfois troublants pour les patientes ?
Qu’est-ce que la ménopause précoce ?
La ménopause correspond à l’épuisement du stock d’ovocytes des ovaires et, donc, à l’arrêt des ovulations, des règles, de la production ovarienne d’hormones sexuelles (œstrogènes, progestérone) et de la fertilité(3). En général, elle se produit aux alentours de 50 ans(1). On parle de ménopause précoce ou, plus précisément, d’insuffisance ovarienne prématurée, si la ménopause survient avant 40 voire 45 ans(1,2). Celle-ci peut être naturelle ou provoquée par un traitement (ablation chirurgicale des deux ovaires, chimiothérapie ou radiothérapie)(1). Elle touche 1,9% des femmes de moins de 40 ans(2).
La carence en œstrogènes s’accompagne de symptômes identiques, qu’elle soit précoce ou non. En revanche, les risques pour la santé sont variables selon l’âge de la ménopause(1).
Quels sont les symptômes de la ménopause précoce ?
Les signes de la ménopause sont dus à l’interruption de la production d’œstrogènes par les ovaires et surviennent plus ou moins tôt dans la vie d’une femme. Outre l’arrêt des règles, les signes habituels sont(3) :
D’autres symptômes peuvent aussi se manifester(3):
Mis à part l’arrêt des règles, ces troubles ne sont pas constants : les bouffées de chaleur ne concerneraient que 50 % des femmes ménopausées, les troubles de l’humeur, les insomnies 30 %, la diminution de la libido 20 %(3). Bouffées de chaleur et sueurs disparaissent en général spontanément, au bout de deux ans. En revanche, la sécheresse vulvo-vaginale, les troubles urinaires, les douleurs articulaires persistent et peuvent s’aggraver(3). Dans les cas de ménopause précoce, les troubles peuvent être intermittents au cours des premières années du fait d’une reprise de l’activité ovarienne possible dans 50 % des cas(2).
Quelles sont les conséquences de la ménopause précoce pour la santé ?
Après la ménopause, précoce ou non, il se produit une augmentation du risque d’ostéoporose(1,2) et de maladies cardiovasculaires(1,2,4).
L’ostéoporose correspond à une diminution de la masse osseuse et à une détérioration de la structure interne du tissu osseux(5). Elle conduit à une diminution de la résistance osseuse, avec augmentation du risque de fracture. En effet, les œstrogènes freinent la dégradation du tissu osseux et favorisent la formation d’os jeune(5). Après la ménopause, le déficit en œstrogènes accélère la perte osseuse(5). Le risque d’ostéoporose est particulièrement élevé en cas de ménopause précoce : plus la ménopause intervient tôt dans la vie, et plus la déminéralisation osseuse sera importante au fur et à mesure du vieillissement(6).
Les œstrogènes exercent des effets protecteurs sur les vaisseaux ainsi que sur le métabolisme des lipides et des glucides(4,7). Leur disparition après la ménopause augmente le risque de maladies cardiovasculaires et la mortalité associée à ces maladies(8). La prévalence de l’hypertension artérielle est deux fois plus importante chez les femmes ménopausées comparativement aux femmes avant la ménopause, y compris lorsque l’on effectue un ajustement en prenant en compte les autres facteurs de risque (âge, surpoids, dyslipidémies et activité physique)(4). En cas de ménopause précoce, le risque est encore plus important : durant un suivi de 20 ans, à âge égal, la mortalité toutes causes confondues est plus élevée de 4 % chez les femmes ayant été ménopausées avant 45 ans comparativement aux femmes chez lesquelles la ménopause est intervenue entre 50 et 54 ans, et leur mortalité cardiovasculaire est augmentée de 9 %(9). Un risque accru de maladie cardiovasculaire (dont la maladie coronarienne), et d'AVC a été observé en cas de ménopause précoce(10). Le risque d’insuffisance cardiaque est également plus élevé de 36 % chez les femmes ménopausées entre 40 et 45 ans comparativement aux femmes ménopausées entre 50 et 54 ans(10). Chaque année de plus avant la ménopause réduit ce risque de 4 %(10).
En contrepartie, la ménopause précoce s’accompagne d’une diminution du risque de cancer du sein et de l’ovaire(2). Le risque de cancer du sein augmente avec l’âge et avec le nombre total de cycles menstruels. Il est donc plus élevé en cas de ménopause tardive(1).
Peut-on réduire les risques liés à la ménopause précoce ?
Les œstrogènes, pris dès le diagnostic de ménopause, améliorent la qualité de vie des femmes, réduisent l’incidence des fractures et diminuent la mortalité, cardiovasculaire en particulier(2). Une hormonothérapie substitutive est donc préconisée par le collège national des gynécologues et obstétriciens français dès le diagnostic de ménopause précoce et jusqu’à 50 ans, âge moyen de la ménopause normale(2). Les effets bénéfiques attendus, en particulier sur l’os et le cœur, seront moindres si la prise en charge est retardée seulement d’un an(2).
La ménopause est un phénomène naturel, dont les symptômes négatifs varient selon les patientes. Les risques à long terme, eux, s’appliquent à toutes. Il est donc nécessaire, dans votre pratique, d’aborder le sujet, parfois difficile, avec les patientes en âge d’être ménopausées. Les cas de ménopause précoce doivent faire l’objet d'une prise en charge systématique(2).
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Références :
1.INSERM. Dossier d’information, Ménopause : améliorer la sécurité d’utilisation des traitements hormonaux.
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/menopause. Consulté le 02/04/2018.
2. Drapier-Faure E. Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Extrait des Mises à jour en Gynécologie
Médicale. Le traitement hormonal des ménopauses précoces : une véritable substitution ? Volume 2009 publié le 09/12/2009.
3. Collège national des gynécologues et obstétriciens français. La ménopause et après ? http://www.cngof.fr/menopause.
Consulté le 02/04/2018.
4. Harvey RE, Coffman KE, Miller VM. Women-specific factors to consider in risk, diagnosis and treatment of cardiovascular
disease. Womens Health (Lond). 2015 Mar;11(2):239-257. DOI: 10.2217/whe.14.64.
5. INSERM. Dossier d’information. Ostéoporose : quand les os perdent en densité.
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/osteoporose. Consulté le 02/04/2018.
6. Gallagher JC. Effect of early menopause on bone mineral density and fractures. Menopause. 2007 May-Jun;14(3 Pt 2):567-71.
DOI: 10.1097/gme.0b013e31804c793d.
7. Rossi R, Grimaldi T, Origliani G et al. Menopause and cardiovascular risk. Pathophysiol Haemost Thromb. 2002
Sep-Dec;32(5-6):325-8 DOI: 10.1159/000073591.
8. Chester RC, Kling JM, Manson JE. What the Women's Health Initiative has taught us about menopausal hormone therapy. Clin
Cardiol. 2018 Feb;41(2):247-252. DOI: 10.1002/clc.22891.
9. Mondul AM, Rodriguez C, Jacobs EJ et al. Age at natural menopause and cause-specific mortality. Am J Epidemiol. 2005 Dec
1;162(11):1089-97. DOI: 10.1093/aje/kwi324.
10. Bertone-Johnson ER, Manson JE. Early menopause and subsequent cardiovascular disease. Menopause. 2015
Jan;22(1):1-3. 10.1097/GME.0000000000000385.
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