
Hyponatrémie : mieux dépister et prendre en charge le déclin cognitif
Le déclin cognitif désigne la détérioration des fonctions cognitives. C’est un processus qui accompagne le vieillissement normal, mais qui peut aussi être pathologique, du déclin cognitif « léger » jusqu’aux démences(1). Une hyponatrémie généralement modérée est fréquente chez les personnes âgées. De récentes études ont suggéré un lien entre hyponatrémie modérée et troubles cognitifs(2). Doit-on systématiquement ajouter la mesure du sodium sérique au bilan biologique des patients âgés ?
Le sodium sérique, facteur prédictif des troubles cognitifs ?
Des troubles cognitifs peuvent survenir en cas d’hyponatrémie sévère(2), particulièrement en cas de baisse importante ou rapide du taux plasmatique de sodium, mais l’influence éventuelle d’une hyponatrémie modérée sur les fonctions cognitives était jusque récemment inconnue. Une étude(2) a suivi, durant en moyenne 4,6 ans, les fonctions cognitives chez 5435 hommes de 65 ans et plus vivant à domicile (âge moyen : 74 ± 6 ans). Elle a mis en évidence un risque de troubles cognitifs et de déclin cognitif augmenté pour une hyponatrémie modérée, comprise entre 126 et 140 mmol/L(2). La surveillance du sodium sérique est donc un nouveau venu dans l’arsenal de détection des risques. On ne sait pas, à l’heure actuelle, si la correction de l’hyponatrémie serait susceptible d’influencer l’évolution des troubles cognitifs(2). En revanche, d’autres stratégies ont prouvé leur efficacité.
Symptômes et évolution du déclin cognitif pathologique
(D’après l’OMS. La démence. Aide-mémoire N°362. Décembre 2017)
Les troubles cognitifs tels que la démence se manifestent par une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes(3).
Selon l’OMS, les signes et les symptômes liés à la démence peuvent être classés en 3 stades(3) :
1. Le stade initial qui passe souvent inaperçu, la maladie apparaissant graduellement. Les premiers signes sont par exemple :
• perdre conscience du temps ;
• avoir tendance à oublier ;
• se perdre dans des endroits familiers.
2. Le stade intermédiaire : à mesure que la démence progresse, les signes et les symptômes deviennent plus visibles :
• oublier les événements récents et le nom des gens ;
• se perdre à la maison ;
• avoir plus de difficulté à communiquer ;
• nécessiter de l’aide pour les soins d’hygiène personnelle ;
• présenter des changements de comportement, par exemple errer ou répéter les mêmes questions.
3. Le dernier stade caractérisé par une dépendance et une inactivité presque totales. Les troubles de la mémoire sont importants et les signes et symptômes physiques deviennent plus évidents.
• perdre conscience du temps et du lieu ;
• avoir de la difficulté à reconnaître les proches et les amis ;
• avoir besoin d’une aide accrue pour les soins d’hygiène personnelle ;
• avoir de la difficulté à marcher ;
• présenter des changements de comportement, le patient pouvant aller jusqu’à l’agression.
Que peut-on conseiller aux patients pour prévenir ou retarder le déclin cognitif ?
Il existe un lien démontré entre l’apparition de troubles cognitifs et des facteurs de risque liés au mode de vie, comme la sédentarité, l’obésité, une mauvaise alimentation, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool, ainsi que le diabète sucré et l’hypertension, à partir de la quarantaine, ou encore la dépression, un faible niveau d’instruction, l’isolement social et l’absence d’activité cognitive(3). Les personnes âgées les plus en forme sont celles qui restent actives sur le plan cognitif. Les activités favorables à un vieillissement réussi font appel aux fonctions dites exécutives : planification, attention, sélection, coordination... Par exemple : activités manuelles, telles que jardinage, menuiserie, tricot ou couture, ou des activités plus intellectuelles, telles que bridge, mots-croisés, écriture et lecture(4). Plusieurs facteurs concourent au maintien du fonctionnement cognitif optimal, notamment l’activité physique, la qualité du sommeil, l’absence de maladie, le réseau et l’engagement social(4).
Quel est le rôle du médecin traitant dans l’accompagnement des démences ?
Le suivi recommandé est multidisciplinaire, piloté par le médecin généraliste traitant en collaboration avec un neurologue, un gériatre ou un psychiatre. Les modalités du suivi sont détaillées dans les recommandations rédigées par la HAS(5). Elles comprennent notamment l’évaluation médicale du patient, mais aussi celles des aidants et des proches, le dépistage d’un burn-out éventuel, une évaluation environnementale, sociale et juridique, et la proposition et l’ajustement des aides. Un suivi rapproché par le médecin généraliste traitant peut être nécessaire lors de l’instauration du plan de soins et d’aides et lors de phases d’instabilité du patient. Plus tôt le dépistage intervient, plus tôt ces mesures de prise en charge peuvent commencer. Les généralistes ont désormais une sonnette d’alarme supplémentaire : la mesure du sodium sérique des patients âgés est une solution facile et peu coûteuse à mettre en place pour détecter un stade initial de démence.
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Références :
1. Gauthier S, Reisberg B, Zaudig M et al. International Psychogeriatric Association Expert Conference on mild cognitive impairment. Mild cognitive impairment. Lancet. 2006 Apr 15;367(9518):1262-70.
2. Nowak KL, Yaffe K, Orwoll ES et al. Serum Sodium and Cognition in Older Community-Dwelling Men. Clin J Am Soc Nephrol. 2018 Mar 7;13(3):366-374.
3. OMS. La démence. Aide-mémoire N°362. Décembre 2017.
4. Ska B, Joanette Y. Vieillissement normal et cognition. 2006, 22(3) : 284-287.
5. HAS. Recommandations de bonne pratique. Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en charge. Décembre 2011.
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