
Retard de croissance staturale
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Le déficit en hormone de croissance est une des étiologies des retards de croissance staturale. Il est nécessaire de définir cette notion.
La croissance staturale physiologique
La croissance staturale est un processus continu, non linéaire, se déroulant en 4 phases (foetale, nourrisson, enfance et puberté). Elle est sous l’influence de facteurs génétiques, osseux, hormonaux, nutritionnels, environnementaux et sociopsychologiques.(1)
Les facteurs hormonaux impliqués dans la croissance post-natale sont(2) :
• La GH et l’IGF-1
• Les hormones thyroïdiennes T3 et T4
• Les stéroïdes sexuels, oestradiol et testostérone, notamment à la puberté
L’analyse de la croissance se fait à l’aide des courbes de Sempé et Pédron, adaptées au sexe de l’enfant. Le niveau de taille s’exprime en déviations standards (DS) ou en percentiles(3,4) :
• La déviation standard correspond à l’écart entre la courbe de croissance moyenne (dite de référence pour une population de même âge et sexe) et la courbe de l’enfant. Sur le graphique, sont représentées la courbe de référence en trait plein et les courbes de DS en pointillés : 3 au-dessus (+1, +2 et +3 DS) et 3 en dessous (-1, -2 et -3 DS). Ces courbes définissent les couloirs de croissance(3)
• Le percentile correspond à la situation de l’enfant par rapport à une population de même âge et sexe ayant une croissance normale(4).
Pour un individu donné, la croissance est dite normale si elle évolue dans un même couloir (c’est-à-dire en parallèle d’une courbe de DS), entre +2 et -2 DS ou entre le 3ème et le 97ème percentile. Cela correspond à une taille adulte chez la fille entre 151 et 174 cm et chez le garçon entre 163 et 187 cm(4).
Définition du retard de croissance staturale
Le retard de croissance statural se définit par une taille inférieure à -2 DS ou au 3ème percentile. Il est considéré comme sévère si la taille est inférieure à -3 DS(4,5).
Un retard de croissance doit également être suspecté et investigué si :
• Il existe une différence de plus de 2 DS entre la taille de l’enfant et sa taille cible génétique, calculée à partir de la taille de ses parents(3,4,5) :
o Pour une fille : (taille du père + taille de la mère – 13 cm) / 2 *
o Pour un garçon : (taille du père + taille de la mère + 13 cm) / 2 *
• Il existe un ralentissement de la vitesse de croissance, correspondant à un changement de couloir de croissance d’au moins une déviation standard en année. Toutefois, un changement de couloir peut ne pas être pathologique, par exemple entre la naissance et 3 ans (placement de l’enfant sur son couloir génétique) et juste avant la puberté (ralentissement physiologique pré-pubertaire).
* Ce calcul doit être interprété avec précaution :
• Obtention d'un ordre de grandeur et non une valeur précise
• Ininterprétation si la taille des parents est trop différente
• Attention à ne pas confondre avec la taille prédictive. Cette dernière se calcule en prenant en compte d'autres données comme l'âge osseux de l'enfant
Etiologies des retards de croissance staturale
Il existe de multiples étiologies à un retard de croissance staturale.
Les principales causes et leurs démarches diagnostiques sont illustrées dans le tableau ci-dessous.(1)
Un retard de croissance peut être lié à une sécrétion insuffisante d’hormone de croissance par l’hypophyse, entraînant un ralentissement de la vitesse de croissance et ainsi une petite taille.
Le déficit en hormone de croissance peut être secondaire à une anomalie de l’hypophyse (exemple : malformation) ou exceptionnellement à une anomalie génétique de l’hormone de croissance. Le plus souvent, aucune cause n’est retrouvée : on parle alors de déficit “idiopathique” en hormone de croissance .(7)
Dans certains cas, l’origine du retard de croissance peut être secondaire à une pathologie : maladies syndromiques (syndrome de Prader willi, syndrome de Turner), insuffisance rénale chronique, enfants nés petits pour l’âge gestationnel. Le patient ne présente alors pas nécessairement de déficit en hormone de croissance, la petite taille résultant de la maladie initiale.
Références
1. Collège des enseignants d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques. Retard de croissance staturopondérale. In: Endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques. 2016. p. 73-82.
2. Robson H, Siebler T, Shalet SM, Williams GR. Interactions between GH, IGF-I, glucocorticoids, and thyroid hormones during skeletal growth. Pediatr Res. août 2002;52(2):137-47.
3. Despert F. Petite taille de l’enfant : éléments de prise en charge diagnostique. In: Les troubles de la croissance. Numéro 4. 2006. p. 193-202. (Médecin thérapeutiqe / Pédiatrie; vol. 9).
4. Brauner R. Conduite pratique devant une anomalie de la croissance [Internet]. EM-Consulte. [cité 10 févr 2018].
5. Growth Hormone Research Society. Consensus guidelines for the diagnosis and treatment of growth hormone (GH) deficiency in childhood and adolescence : summary statement of the GH Research Society. GH Research Society. J Clin Endocrinol Metab. nov 2000;85(11):3990-3.
6. Soumeya Fedala N, Haddam AEM, Zenati A, Chentli F. Le déficit en hormone de croissance chez l’enfant : formes cliniques et biologiques. Rev Francoph Lab. 1 avr 2009;2009(411):63-70
7. Roelfsema V, Clark RG. The growth hormone and insulin-like growth factor axis: its manipulation for the benefit of growth disorders in renal failure. J Am Soc Nephrol 2001 ; 12 : 1297-306 Le déficit en hormone de croissance touche environ un enfant de petite taille sur 3 000 (Danna K. et al., 2010).
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